Je propose un petit rendez-vous hebdomadaire. Tous les jeudis, un petit mot sur mon activité ou celle de La musique de Léonie.
Je ne sais pas exactement ce que l’on pourra trouver dans ces billets. Des humeurs parfois (j’ai un dossier “ça m’énerve!” sur le bureau de mon ordi, il est possible que je pioche dedans), des coups de cœur aussi, ou tout simplement vous tenir au courant de projets auxquels je tiens particulièrement.
Cette semaine, j’avais envie de vous faire partager la peinture de Marine Dupont-Canard. Beaucoup d’entre-vous la connaissent et l’apprécient (je parle de sa peinture, mais vous pouvez aussi bien sûr connaître Marine et l’apprécier ; c’est mon cas). Moi, elle me fait un effet étonnant (là, je suis revenu sur la peinture, pas de malentendu). Je me plonge dans les tableaux de Marine avec un soupçon d’ébriété. Oui, c’est exactement cela : sa peinture m’enivre. C’est pour cette raison que j’avais osé lui demander si on pouvait reproduire deux de ses œuvres pour mes disques qui sortaient chez Alpha Classics.
Mais depuis quelques jours, on va plus loin. Chaque piste du CD Yourcenar (Tombeau “Vous ne saurez jamais”) est déclinée autour d’un tableau différent. Merci à Marine Dupont-Canard pour son autorisation et merci à Alpha Classics !
Ce que j’aime dans le travail de Marine, c’est son apparente simplicité. C’est ce qui me laisse penser que ma musique colle si bien à ce qu’elle fait. On a l’impression d’avoir déjà vu cette image, que rien ne nous est inconnu a priori et pourtant, tout y est étonnant, subtil, même un peu déroutant parfois mais toujours au service de l’émotion. Ce qui est encore plus fort c’est que si vous avez la chance de croiser à nouveau un de ses tableaux – que vous auriez déjà vu lors d’une exposition, par exemple – celui-ci vous fera le même effet que la première fois : tout d’abord un sentiment de sécurité, mâtiné d’une petite pointe de déséquilibre pour s’achever par une impression douce de mouvement tranquille.
Je peux même vous avouer une chose : je possède un tableau de Marine. Je le regarde chaque jour depuis plusieurs années. Parfois pendant longtemps ; il est face à moi lorsque je cuisine, c’est dire ! Je ne pense pas qu’il y ait eu une seule fois où je n’y ai pas découvert quelque chose de nouveau… que je connaissais déjà. C’est comme lorsque je relis Marcel Proust (je sais ça fait très snob d’écrire qu’on relit Marcel Proust, mais que voulez-vous, chacun ses obsessions!) : à chaque paragraphe je m’émerveille de découvrir… ce que j’avais déjà lu !
Notre vie et l’actualité ne nous offrent pas toujours la possibilité de nous émerveiller. En ce qui me concerne, je cultive cet émerveillement grâce aux actions artistiques. Les miennes, mais surtout celles des autres. Ce sont ces dernières qui me nourrissent le plus. J’ai l’habitude de dire que par l’art, l’intelligence peut vaincre. Qu’un espoir est possible. Je fais tout pour garder l’espoir…
Enivré aussi par les peintures de Marine merci de les mettre en valeurs !