Le jeudi, c’est Léonie (58)

Heureux qui…

Heureux qui, comme Ulysse a fait un beau voyage
Ou comme celui-là qui conquit la toison
Mais qui lors préféra, (contre toute raison?)
De le poursuivre loin sans poser ses bagages.  

Je reste ! Oui ! Au théâtre Montmartre-Galabru ! Oui ! Jusqu’au 9 mai. Oui !
Et on rajoute des samedis après-midi ! Oui !
Pour permettre aux familles, au collèges, aux conservatoires, aux chorales… de venir en groupe plus facilement ! OUI !!!!

Alors, c’est parti, vous pouvez d’ores et déjà réserver vos places, organiser votre sortie en groupe ou en famille, je joue TOUT LE MONDE ÉCRIT DES CHANSONS tous les jeudis et des samedis après-midi (16h30) à partir du samedi 6 janvier.

Autant de dates, ça effraie un peu, forcément. Malgré les commentaires dithyrambiques, les articles de presses élogieux (par Albert Algoud dans Le canard enchaîné, par Léa Bucci qui m’octroie TTT dans Télérama, par Jacky Bornet qui fait un bel article dans Francetvinfo) les blogueurs (nombreux !) qui soutiennent le show, plus de vingt dates supplémentaires, ça fout les jetons.

Et c’est sûrement ça qui me plaît tellement : j’ai un peu le trac. Chaque soir de représentation, bien sûr, mais ça je connais. Mais aussi le trac que tout ce qui avait si bien débuté s’arrête d’un coup. Parce qu’en fait, ce monde-là, remplir un théâtre chaque semaine (100 places, ce n’est pas rien en fait. Ça paraît peu vu de loin, mais je mesure la possibilité qu’un jour je doive jouer devant 4 personnes seulement dont deux touristes italiens qui se seraient trompés de théâtre…).

C’est pour cela que votre soutien, à vous qui avez déjà vu le show ou qui connaissez de près ou de loin mon travail, est primordial. C’est vous qui pouvez m’aider à sortir de mon réseau habituel. Je suis persuadé que mon spectacle peut concerner les non-musiciens comme les musiciens aguerris. Les enfants (pas trop jeunes tout de même) comme les adultes. Mais pour cela, il faut qu’ils sachent qu’un tel spectacle existe… et là, je ne vous cache pas que je compte beaucoup sur vous.

J’ai un soutien de taille dont j’aimerais parler. Depuis plu de 20 ans, j’ai une admiration débordante pour Hector Obalk, le critique d’art. Vous le connaissez certainement. Si ce n’est pas le cas, foncez voir son spectacle Toute l’histoire de la peinture en moins de deux heures.


J’ai découvert son travail par une exposition qui a changé ma vie. Oui. Ça paraît un peu excessif mais c’est l’entière vérité. Elle s’intitulait Ce sont les pommes qui ont changé. Il y exposait et défendait le travail de peintres figuratifs à un moment ou l’abstraction régnait en maîtresse absolue. Deux ans auparavant , j’avais eu un entretien avec un type important que j’estimais, que je considérais comme cultivé, intelligent, qui aurait pu m’ouvrir les portes des grands orchestre ou scènes de la création musicale contemporaine. Il avait commencé la discussion en me disant adorer mes Ariettes oubliées. Il y louait mon sens de la prosodie, ma maîtrise (ce sont ses mots) de l’harmonie et m’avait même raconté quel effet l’audition de mes Ariettes lui avait fait à sa femme et lui et à quel point ils avaient pleuré l’un et l’autre lorsque l’enregistrement s’était terminé. Au moment où je pensais qu’il allait me proposer de composer une pièce ou me mettre en rapport avec tel ou tel orchestre ou ensemble, il me dit :

Mais à quoi ça sert d’écrire ça aujourd’hui ?

J’étais stupéfait. Je tentai de répondre un vague : « ben… ce que vous venez de me raconter, votre émotion partagée avec votre épouse… ». Et il me coupa la parole en me serrant la main en lançant un :

Est-ce que ça suffit ? … Réfléchissez-y.

Ça m’a détruit. Pendant des mois je n’ai pas écrit une note de musique. « À quoi ça sert ? » pfff !
Et puis il y eut cette exposition. Et surtout le catalogue de l’expo. Avec le texte d’Hector Obalk qui y défendait une peinture figurative résolument moderne. Je transposais assez facilement les arguments pour défendre une musique tonale résolument moderne. Je reprenais espoir. À l’époque, Hector passait sur Paris-Première. J’achetai une télé. Je n’avais pas de magnétoscope (qui connaît encore ce mot ?) mais les chaînes du câble passaient et repassaient les mêmes émissions la nuit. Je ne ratais aucune de ses chroniques…

…et je composais.
Sans me soucier le moins du monde si ma musique « servait à quelque chose ».

Il y a quelques années, je suis allé voir son spectacle. J’ai eu un choc en voyant à quel point son travail m’avait inspiré sans que j’en eusse tout à fait conscience. Je n’aurais pas la prétention de dire que je fais en musique ce qu’il fait en peinture, nos styles sont différents tout de même mais le fait d’allier connaissances techniques et humour dans un objectif de transmission suffit pour qu’on rapproche nos deux actions. Ce que font plusieurs articles d’ailleurs.
À la fin de l’un de ses spectacles (il a quatre parcours différents, qu’on peut voir dans n’importe quel ordre. J’ai vu les quatre – certains plusieurs fois – ils sont tous top !) j’ai osé aller l’aborder et lui dire à quel point son travail m’avait aidé. Je suis fier de le compter parmi mes amis désormais.
Et cette année, il m’a offert un merveilleux cadeau de Noël : après m’avoir demandé une captation de mon spectacle, il m’a concocté, avec l’équipe de Corpus Prod que je remercie, le « teaser 2024 ». Vous n’imaginez pas ma fierté.

Partagez cette vidéo au maximum, cela m’aidera grandement.

Mais aujourd’hui, c’est aussi la dernière vidéo de notre Un an de chansons. C’est passé tellement vite ! Merci à Julien Hanck et Arpeggio Films, merci à Louise Pidoux, Anne Goniaux, Frédérique Bizet, Marie-Noëlle Maerten (oui, c’est elle Madame la Fée), Christophe Andrivet et bien sûr le fabuleux Léonard qui ne cesse de nous enchanter et de faire de notre monde un pays des merveilles…

Merci et bravo Jean-Luc Moreau pour ces poèmes si inspirant !

Heureux qui comme Alice…

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